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4 mars 2011 5 04 /03 /mars /2011 15:15

J'ai presque peur, en vérité,

Tant je sens ma vie enlacée

A la radieuse pensée

Qui m'a pris l'âme l'autre été,

 

Tant votre image, à jamais chère,

Habite en ce coeur tout à vous,

Mon coeur uniquement jaloux

De vous aimer et de vous plaire ;

 

Et je tremble, pardonnez-moi

D'aussi franchement vous le dire,

A penser qu'un mot, un sourire

De vous est désormais ma loi,

 

Et qu'il vous suffirait d'un geste.

D'une parole ou d'un clin d'oeil,

Pour mettre tout mon être en deuil

De son illusion céleste.

 

Mais plutôt je ne veux vous voir,

L'avenir dût-il m'être sombre

Et fécond en peines sans nombre,

Qu'à travers un immense espoir,

Plongé dans ce bonheur suprême

De me dire encore et toujours,

En dépit des mornes retours,

Que je vous aime, que je t'aime !

 

J'ai presque peur, en vérité - Paul VERLAINE (1844-1896)

 

 

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3 mars 2011 4 03 /03 /mars /2011 10:31

Le gazon nourri des vertes banlieues,

Ma forêt d'amour aux chemins vernis,

Sont tout pénétrés d'une pâte bleue

- D'un azur solide où planter des nids.

 

Fuyons les pays que leur gloire encombre

(Quel désert superbe on ferait ici)

Nous irons au bois fouler le décombre

De tout ce laurier cher à mes amis

 

Il faut mettre au vert notre poétique.

Ne te grise plus de métaphysique,

Laisse épanouir ton corps triomphant.

 

Tout s'arrangera si tu es bien ivre !

Muse des taillis qui ris de mes livres,

Allons dans les bois te faire un enfant.

 

Guérison - Odilon-Jean PÉRIER (1901-1928)

 

helen levitt1
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3 mars 2011 4 03 /03 /mars /2011 09:17
Dans les allées de ma maison
Aux fins-fonds de ma raison
Plus rien que des confusions
Un amas de contusions
Sans trouver de solutions
Déchiffrer de nouvelles combinaisons
Plus du tout de confessions
Rangées toutes les allusions
De ta vie plus aucune intrusion
Dépasser par la situation
A s'accrocher à de lointaines illusions
En attendant de nouveaux horizons
Sans retomber dans les hallucinations...

 

1208 confusion
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3 mars 2011 4 03 /03 /mars /2011 07:46

Eva Marie Cassidy, née le 2 février 1963 à Oxon Hill fut une chanteuse américaine de folk, country, jazz, gospel, pop, blues...

 

Possédant une voix pouvant puiser dans différents courants musicaux, elle fût décrite par le journal anglais The Guardian comme « l'une des plus grandes voix de sa génération » après la sortie de son premier album, Live at Blues Alley.

 

Cette prometteuse chanteuse n'aura cependant pas le temps de percer hors de sa région natale, elle meurt d'un cancer en 1996.

 

En 1993, Eva Cassidy se fait enlever un grain de beauté bénin dans le dos. Trois ans plus tard, pendant une tournée promotionelle pour l'album Live at Blues Alley en juillet 1996, Cassidy est prise de douleur dans les hanches attribuée à tort à une rigidité passagère. La douleur persiste cependant et quelques semaines plus tard, les rayons X détecteront que le mélanome a contaminé ses poumons et ses os. Les médecins estimèrent qu'il lui restait de trois à cinq mois à vivre. Cassidy a opté pour un traitement agressif, mais sa santé s'est détériorée rapidement. Pour son ultime représentation publique en septembre 1996, au Bayou, son club fétiche, elle termine son set avec What a Wonderful World devant un public d'amis, de fans et sa famille alors qu'elle se sait condamnée. Elle a ensuite été admis à l'hôpital Johns Hopkins.

 

Cassidy est morte dans sa maison familiale à Bowie, le 2 novembre 1996, à l'âge de 33 ans. Conformément à ses souhaits, le corps a été incinéré. Ses cendres ont été dispersées sur les rives du lac du parc de St. Mary's River Watershed, une réserve naturelle dans le Maryland.

 

 

 

 

 

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3 mars 2011 4 03 /03 /mars /2011 07:33

Souvent un grand désir de choses inconnues,

D'enlever mon essor aussi haut que les nues,

De ressaisir dans l'air des sons évanouis,

D'entendre, de chanter mille chants inouïs,

Me prend à mon réveil ; et voilà ma pensée

Qui, soudain rejetant l'étude commencée,

Et du grave travail, la veille interrompu,

Détournant le regard comme un enfant repu,

Caresse avec transport sa belle fantaisie

Et veut partir, voguer en pleine poésie.

A l'instant le navire appareille : et d'abord

Les câbles sont tirés, les ancres sont à bord,

La poulie a crié ; la voile suspendue

Ne demande qu'un souffle à la brise attendue,

Et sur le pont tremblant tous mes jeunes nochers

S'interrogent déjà vers l'horizon penchés.

Adieu, rivage, adieu ! - Mais la mer est dormante,

Plus dormante qu'un lac ; mieux vaudrait la tourmente !

Mais d'en haut, ce jour-là, nul souffle ne répond ;

La voile pend au mât et traîne sur le pont.

Debout, croisant les bras, le pilote, à la proue,

Contemple cette eau verte où pas un flot ne joue,

Et que rasent parfois de leur vol lourd et lent

Le cormoran plaintif et le gris goëland.

Tout le jour il regarde, inquiet du voyage,

S'il verra dans le ciel remuer un nuage,

Ou frissonner au vent son beau pavillon d'or ;

Et quand tombe la nuit, morne, il regarde encor

La quille où s'épaissit une verdâtre écume,

Et la pointe du mât qui se perd dans la brume.

 

Le calme- Charles SAINTE-BEUVE (1804-1869)

 

 

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2 mars 2011 3 02 /03 /mars /2011 11:33

Que n'ai-je à te soumettre ou bien à t'obéir ?

Je te vouerais ma force ou te la ferais craindre ;

Esclave ou maître, au moins je te pourrais contraindre

A me sentir ta chose ou bien à me haïr.

 

J'aurais un jour connu l'insolite plaisir

D'allumer dans ton coeur des soifs, ou d'en éteindre,

De t'être nécessaire ou terrible, et d'atteindre,

Bon gré, mal gré, ce coeur jusque-là sans désir.

 

Esclave ou maître, au moins j'entrerais dans ta vie ;

Par mes soins captivée, à mon joug asservie,

Tu ne pourrais me fuir ni me laisser partir ;

 

Mais je meurs sous tes yeux, loin de ton être intime,

Sans même oser crier, car ce droit du martyr,

Ta douceur impeccable en frustre ta victime.

 

L'indifférence - René-François SULLY PRUDHOMME (1839-1907)

 

 

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2 mars 2011 3 02 /03 /mars /2011 09:38

La Chambre, as-tu gardé leurs spectres ridicules,

O pleine de jour sale et de bruits d'araignées ?

La Chambre, as-tu gardé leurs formes désignées

Par ces crasses au mur et par quelles virgules ?

 

Ah fi! Pourtant, chambre en garni qui te recules

En ce sec jeu d'optique aux mines renfrognées

Du souvenir de trop de choses destinées,

Comme ils ont donc regret aux nuits, aux nuits d'Hercules !

 

Qu'on l'entende comme on voudra, ce n'est pas ça :

Vous ne comprenez rien aux choses, bonnes gens.

Je vous dis que ce n'est pas ce que l'on pensa.

 

Seule, ô chambre qui fuis en cônes affligeants,

Seule, tu sais! mais sans doute combien de nuits

De noce auront dévirginé leurs nuits, depuis !

 

Le poète et la muse - Paul VERLAINE (1844-1896)

 

 

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2 mars 2011 3 02 /03 /mars /2011 09:25

Que j'aime voir, chère indolente,

De ton corps si beau,

Comme une étoffe vacillante,

Miroiter la peau !

 

Sur ta chevelure profonde

Aux âcres parfums,

Mer odorante et vagabonde

Aux flots bleus et bruns,

 

Comme un navire qui s'éveille

Au vent du matin,

Mon âme rêveuse appareille

Pour un ciel lointain.

 

Tes yeux, où rien ne se révèle

De doux ni d'amer,

Sont deux bijoux froids où se mêle

L'or avec le fer.

 

A te voir marcher en cadence,

Belle d'abandon,

On dirait un serpent qui danse

Au bout d'un bâton.

 

Sous le fardeau de ta paresse

Ta tête d'enfant

Se balance avec la mollesse

D'un jeune éléphant,

 

Et ton corps se penche et s'allonge

Comme un fin vaisseau

Qui roule bord sur bord et plonge

Ses vergues dans l'eau.

 

Comme un flot grossi par la fonte

Des glaciers grondants,

Quand l'eau de ta bouche remonte

Au bord de tes dents,

 

Je crois boire un vin de Bohême,

Amer et vainqueur,

Un ciel liquide qui parsème

D'étoiles mon coeur !

 

Le serpent qui danse - Charles BAUDELAIRE (1821-1867)

 

 
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2 mars 2011 3 02 /03 /mars /2011 09:18

Ecoute ma voix écoute ma prière

Ecoute mon cœur qui bat laisse-toi faire

Je t'en pris ne sois pas farouche

Quand me viens l'eau à la bouche

 

Je te veux confiante je te sens captive

Je te veux docile je te sens craintive

Je t'en prie ne sois pas farouche

Quand me viens l'eau à la bouche

 

Laisse toi au gré du courant

Porter dans le lit du torrent

Et dans le mien

Si tu veux bien

Quittons la rive

Partons à la dérive

Je te prendrais doucement et sans contrainte

De quoi as-tu peur allons n'aie nulle crainte

 

Je t'en prie ne sois pas farouche

Quand me viens l'eau à la bouche

 

Cette nuit près de moi tu viendras t'étendre

Oui je serai calme je saurai t'attendre

Et pour que tu ne t'effarouches

Vois je ne prend que ta bouche

 

L'EAU À LA BOUCHE - Serge Gainsbourg (1960)

 

 

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2 mars 2011 3 02 /03 /mars /2011 09:11

Boulangère jadis qui respiriez l'amour

Peloteuse de couilles

Vous souvient-il des années et des jours

Remplis par ma gidouille

 

Mon jeune braquemart allait aux galions

Que recelaient vos fesses

C'était mon vit mortaise et votre cul tenon

Jointés avec adresses

 

Le foutre ruisselait par la boulangerie

Où vous étiez captive

Et j'eusse en vain cherché dans la rue des Martyrs

Fesses plus bandatives

 

Guillaume Apollinaire - La boulangère (1910)

 

 

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