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28 décembre 2010 2 28 /12 /décembre /2010 08:39

Romain, Catherine, Mathieu, ... : ils étaient une vingtaine de jeunes UMP d'Orléans, dimanche matin, à prendre le car pour aller assister au meeting pour la jeunesse de Nicolas Sarkozy, au Zénith de Paris. Choses vues et entendues.

 

Le car jaune du conseil général du Loiret affrété par les Jeunes Populaires – le mouvement des jeunes UMP – du département peine à se remplir. Il est déjà 9 heures et ils ne sont qu'une grosse vingtaine à avoir répondu présents à l'invitation. "Certains militants étudient ou travaillent sur Paris", temporise Caroline Le Meur, responsable locale du mouvement. "Ils auront préféré rester sur place". Le car démarre, direction: le Zénith de Paris, où Nicolas Sarkozy tient un meeting pour les jeunes. À l'avant, quelques adultes chahutent. Au milieu, il y a les jeunes travailleurs, peu bavards. Et au fond, les plus jeunes militants, MP3 vissés aux oreilles. Lorraine n'a que 16 ans. Elle est venue avec Capucine, sa sœur aînée. Toutes deux ont adhéré récemment d'un commun accord : "Papa est à l'UMP, mais maman préfère Bayrou. Alors chez nous, ça discute". Il s'agit de leur premier meeting de

campagne. Elles se disent "en route vers l'aventure".

 

À quelques rangs de là, il y a Romain et Mathieu. Ils sont parmi les plus anciens militants d'Orléans. "Sur les questions de la jeunesse, Sarkozy a déjà développé la majeure partie de son programme. Nous y allons pour le soutenir et nous motiver". Ils profitent du voyage pour commenter l'actualité. Leur cible fétiche : la candidate socialiste. Étrangement, ils l'appellent par son prénom, presque avec une affection coupable : "Ségolène fait appel aux éléphants quand ça va mal et les lâche dès que les sondages remontent".

 

Derrière eux, Catherine, une étudiante en marketing bancaire de 24 ans fait part de son intérêt pour les meetings : "On y va pour se stimuler. Pour la vraie confrontation d'idées, il y a les débats publics".

 

Vers 11 heures, le car approche enfin du Zénith. Il croise les Jeunes Populaire du Bas-Rhin. "Il est super mieux leur car, t'as vu ?", lance une lycéenne. Chacun enfile son tee-shirt  "J'aime la France, je vote Sarko" distribué par Caroline. "Tu crois qu'à la fin on pourra

les échanger avec les autres fédérations, comme au football ?", s'amuse une étudiante.

 

Devant le Zénith, le groupe se trouve rapidement confronté aux mouvements de foule qui "animent " l'entrée de la salle. L'agacement se fait sentir. Chrystelle, une jeune avocate adhérente depuis un an, essaye de raisonner ses petits camarades. Une autre militante compressée s'écrie: "Je suis prête à mourir pour Nicolas !". Romain, lui, est déçu par

l'organisation : "D'habitude, c'est le bordel, mais là, ils méritent le podium…"

 

Arrivés dans la salle, les jeunes Orléanais réservent leur place avec vue plongeante sur la scène. "C'est pas grand, en fait, le Zénith ", regrettent deux militants.

 

La mayonnaise ne prend pas tout de suite. Il faut attendre le troisième intervenant pour que les mains fassent la claque et que les premiers cris jaillissent.

 

Lorsqu'à 14 heures 15, le candidat de l'UMP fait son apparition, toute la délégation se lève comme un seul homme. Quand il parle d' "amour " et de " rêves ", Chrystelle reste bouche bée. Elle semble véritablement émue. Ses camarades, eux, reprennent rapidement leur

posture de départ. Sage, posée, polie et attentive.

 

Ce qui devait être un exercice de stimulation collective – pour les militants du Loiret – se sera transformé, au fil du meeting, en un moment de recueillement quasi religieux. L'émotion d'approcher Sarkozy d'aussi près, sans doute…

 

Libération - 18/03/2007

 

 

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28 décembre 2010 2 28 /12 /décembre /2010 08:25
Mais m'as-tu connue vraiment ? Que sais-tu de moi, au juste ? Qu'as-tu cherché à savoir ? Si je suis parfaitement lucide, je dois confesser que tu ne t'es jamais véritablement intéressé à moi. Tu m'aimais, oui, mais à ta manière. Avec un peu de distance, sans te livrer complètement. Tu m'aimais, tu me le disais quelquefois, mais c'était comme une ritournelle, comme le refrain d'une chanson, tu n'y accordais pas plus d'importance que ça. Tu faisais l'amour avec moi, tu aimais mon corps, le creux de mes hanches, le rebond de mes fesses, tu en parlais très bien. Je te dois d'ailleurs de ne plus détester mes fesses, ce n'est pas si mal.
 

Ce n'est pas rien, tu sais, de m'efforcer de ne plus t'attendre. Quand j'y songe, je me rends compte que j'ai passé le plus clair de notre temps à cela, t'attendre. J'ai d'abord attendu que tu me remarques, alors que ton regard glissait sur moi sans jamais s'y fixer. Puis que tu veuilles bien faire un pas vers moi, juste un pas en avant, ce n'était pas difficile, pourtant cela t'a pris du temps. Tu m'a avoué après coup que je t'impressionnais alors, que j'étais le genre de femme qui tient à distance, sans avoir besoin d'un geste. Je n'y ai jamais vraiment cru mais je me suis gardée de te le dire. Plus tard, je t'ai attendu chez moi, dans mon appartement, j'enfilais des robes claires et légères, dont je changeais trois fois avant que tu surgisses enfin, essoufflé et penaud, t'excusant pour ton retard, et pour le peu de temps que tu aurais à me consacrer. Une autre femme t'attendait, elle aussi, dans Paris. Tu irais la rejoindre après moi. Elle était rentrée dans ta vie deux ans plus tôt. Elle s'imaginait y être la seule. J'ai attendu que tu la quittes, que tu tiennes ta promesse de la quitter. Pourtant, moi, je ne t'avais rien demandé. C'est toi qui, un jour, sans prévenir, avais proposé cela. Je t'avais écouté sans répondre. J'aurais sans doute dû exprimer ma joie, te féliciter pour ce sacrifice. Tu escomptais des bravos, des encouragements, une récompense. Je ne voyais pas les raisons de te les donner. Un soir, tu t'es présenté en disant juste : c'est fait. Je t'ai laissé entrer dans l'appartement, je t'ai enlacé, tu désirais que je te serre fort, j'ai serré du plus fort que j'ai pu, cela ne t'a pas suffi. Quelques semaines plus tard, tu retournais au bercail. Là, j'aurais pu décider de ne plus t'attendre. Jeanne me conjurait de renoncer à toi. Je ne l'ai pas écoutée. J'étais amoureuse encore, prête à tout te pardonner. J'ai recommencé à t'attendre. Je n'avais pas entièrement tort puisque tu es revenu. Mais tu as fini par repartir. Cette fois, tu as pris soin de préciser que tu ne reviendrais pas. J'étais convaincue que tu te tiendrais à ta décision. Cela ne m'a pas empêchée de persister à croire en ton retour. J'y ai cru pendant près de six mois. Et puis, je me suis envolée pour La Havane.

 

As-tu remarqué qu'on plaint les êtres quittés le plus souvent dans le but - illusoire - de se tenir à l'écart de la maladie, leur maladie ? C'est sans doute la peur de leur ressembler qui provoque la sympathie. D'un côté, les épargnés sont bien heureux d'avoir évité la balle meurtrière et, de l'autre, ceux qui s'en sont sortis s'arrangent pour ne pas être touchés à nouveau. Mais, en réalité, on ne plaint pas tant que ça les abandonnés. Leur peine peut même faire plaisir à voir, quand bien même on ne l'avouera jamais, elle donne du relief au bonheur présent. Ce qu'on ressent tout au plus, c'est de la pitié. Normal, les gens quittés sont pitoyables.

 

Je connais par cœur la sonorité de ton rire, les inflexions de ta voix, j'étais capable de déterminer quand tu me mentais, mais je ne disais rien. J'ai passé mon temps à ne rien te dire, pour ne pas te blesser, pour ne pas te perdre.

  

 Philippe Besson - Se résoudre aux adieux

 

 
 
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28 décembre 2010 2 28 /12 /décembre /2010 08:11
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27 décembre 2010 1 27 /12 /décembre /2010 14:37
Pas besoin de longs discours,
donnes moi simplement un peu de ton amour...
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27 décembre 2010 1 27 /12 /décembre /2010 13:47

Jamais il n'aurait pensé que leurs échanges pourraient atteindre un tel degré de froideur. Comment deux personnes qui avaient été si proches pouvaient-elles en arriver à se comporter en véritables étrangers ? Comment cela était-il possible ? Il s'installa dans le canapé du salon et laissa errer son regard au plafond. Quel naïf il était ! Bien sûr que c'était possible ! Il n'avait qu'à regarder autour de lui : divorces, tromperies, lassitude...

 

"On est souvent trompés en amour, souvent blessé et souvent malheureux. Mais on aime, et quand on se retourne pour regarder en arrière, on se dit : j'ai souffert souvent, je me suis trompé quelquefois, mais j'ai aimé."

 

Guillaume Musso - Et après

 

Rarement je suis rentré seul chez moi le soir : combien de femmes ont-elles partagé mes nuits, me permettant d'entretenir l'illusion que la vie reprenait ses droits, le désir aussi, après tout j'étais resté un homme, le même qu'avant, ou presque, qui aurait pu m'empêcher de ne pas m'éprouver vivant ? J'ai oublié le nom, le visage, de presque toutes ces femmes avec lesquelles j'ai essayé de gagner le large. Certains détails me reviennent, mais ce sont des images isolées : je ne peux pas les rattacher à la femme qui les possédait. Mes compagnes, mes "accompagnatrices", ne sont jamais restées longtemps : très vite elles s'en allaient, dès qu'elles comprenaient que ce qu'elles avaient d'abord pris chez moi pour du détachement était du vide ; or les femmes savent que le vide engendre le vide, alors elles me quittaient, avec douceur, sans oser me dire quoi que ce soit : car que peut-on dire à un naufragé ? Combien de fois suis-je rentré chez moi le soir en découvrant un appartement vide... Je m'étais habitué à ces désertions, je devrais même dire : elles me soulageaient, car depuis que Clara n'était plus là plus personne ne m'était essentiel, je ne parvenais pas à m'attacher aux femmes avec lesquelles je passais mes nuits. Elles étaient là, à mon côté, souvent attentionnées, elles me distrayaient, je m'accommodais de leur présence, mais celle-là ou une autre... Il n'y avait plus de sens à rien. Je n'étais nulle part, ou plutôt, en dehors de tout. Devant moi la vie passait comme un rêve.

Seule Pascale est restée. Je ne sais pas pourquoi. Elle aussi, très vite, a compris que je n'avais pas grand chose à lui offrir. Pourtant elle est restée. Elle a été formidable. Si la vie avait été différente, sans doute aurions-nous pu être heureux.

 

 Laurence Tardieu - Puisque rien ne dure

 

"Les enfants savent tout, très jeunes. Ils savent la gravité, la peur, l'abandon. Ils savent le bonheur, aussi ; la plénitude. Plus tard, l'expérience ne fait que confirmer les manques et les promesses."

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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27 décembre 2010 1 27 /12 /décembre /2010 13:33

Elles sont charmeuses, joueuses, capricieuses, frileuses.

Elles sont brûlantes, fondantes, cassantes, soûlantes.

Elles sont fragiles, dociles, habiles.

Elles sont promesses et caresses.

Elles sont aimables, gentilles, indispensables.

Elles sont touchantes, ardentes, charmantes, troublantes.

Elles sont douces quand elles touchent ou quand elles s'effarouchent.

Elles sont belles quand elles mentent, quand elles cherchent et qu'elles tremblent.

Elles sont soupçon, soupir. Frisson, peau douce, sourire.

Elles sont inquiètes, soucieuses, extrêmes, exquises. Pénibles, paisibles, nuisibles, sensibles.

Elles sont voix de velours, elles veulent tous les détours.

Elles sont biches ou gazelles, emmerdeuses essentielles.

Elles sont courage. Elles sont muses éternelles et épouses fidèles. Elles sont longues et puis rondes, dans leurs courbes qui fondent. Elles sont conteuses d'histoires et de fables du soir.

Elles sont du genre à y croire...

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27 décembre 2010 1 27 /12 /décembre /2010 13:10

Je suis restée seule. J'ai entendu, comme dans un songe, l'homme se lever pour aller chercher les toiles. Je regarde le tissu noir de mes sandales. Je crois que je pourrais rester des heures ainsi, perdue dans la contemplation de ce noir qui brille doucement. Ma main gauche tremble. Je m'efforce de réprimer le tremblement. Je m'efforce de savoir attendre. Ne pas penser à la peur que j'éprouve de découvrir devant lui, pour la première fois, ce que ma mère peignait.

Je pense à mon père, soudain : par quel geste insensé a-t-il pu faire disparaître toutes les toiles ? Comment a-t-il pu se tromper autant ? Fallait-il que la douleur soit si violente ? L'a-t-il regretté, après ? S'il était resté ne serait-ce qu'un tableau de ma mère à la maison, si j'avais pu, durant l'enfance, poser les yeux, chaque soir, chaque matin, sur ce tableau, ma vie aurait-elle été différente ? Mon père et moi aurions-nous su davantage nous parler ? Aurions-nous été moins maladroits l'un envers l'autre ? Aurais-je eu autant besoin de courir après ma mère ?

 

Je n'ai pas le temps de me préparer au choc : il fait un mouvement de côté pour se dégager. Le tableau apparaît devant mes yeux.

Deux visages en gros plan, comme on le dirait d'une photographie. Mes yeux fixent aussitôt le visage de la femme et, à partir de cet instant, ils ne peuvent plus s'en détacher, comme si le visage les avait happés, attrapés, et qu'autour, soudain, plus rien d'autre n'existait. Il n'y a plus que lui, ce visage que je ne connais pas, ce visage qui me regarde et fait trembler le mien, ce visage qui me paraît de plus en plus proche, comme s'il se précipitait sur moi, prêt à éclater, ce visage qui me sourit, qui ne sait rien de l'épouvante que cela représente, pour moi, de le découvrir, je ne sais pas à quoi il ressemble, il ne ressemble à rien de ce que je connais, les cheveux sont noirs, mi-longs, détachés sur les épaules, les traits sont fins, je crois que c'est une femme qui appartient à ce genre de femmes que l'on dit belles, je ne pourrais pas la décrire, je vois un front, des sourcils, des yeux, une bouche, un menton, mais tout est détaché, comme si l'ensemble ne formait pas un vrai visage, comme s'il manquait encore quelque chose, il est pourtant là, devant moi, il ne me rappelle rien, et je crois que c'est ça le plus incompréhensible, le plus terrible, il ne me rappelle rien, alors que cette femme, là, sous mes yeux, qui me sourit avec douceur, cette femme est ma mère.

 

J'aimerais me tourner vers l'homme et lui dire : "A la maison, il n'y avait pas de photos de ma mère. J'avais oublié son visage. Je le revois aujourd'hui pour la première fois."

Je ne peux pas me retourner. Je ne peux pas parler. Au visage de ma mère qui devient flou et mouvant, je comprends que je suis en train de pleurer.

 

Je revoyais mon père interrompre un geste, une action, une phrase, et restant en arrêt sur moi, sans rien dire, dans une effrayante immobilité, le regard fixe, dur, presque violent, un regard qui me faisait peur, combien de fois cela est-il arrivé, à la maison, dans un café, dans la rue, cela durait quelques secondes, une éternité, à mon tour je me figeais, le sang ne coulait plus dans mon corps, je ne comprenais pas ce qui se passait, et ne pas comprendre me faisait honte, oui, j'avais honte de moi, cela durait, cela durait, jusqu'à ce que, enfin, après un battement de paupières mon père détourne le visage et reprenne le geste, l'action, la phrase en cours, comme si rien ne s'était passé, et je restais là, tremblante, les joues en feu, incapable de penser, m'efforçant simplement de continuer, moi aussi, de continuer, pour ne pas tomber.

Comment n'ai-je jamais deviné que parfois mon père, en me regardant, revoyait ma mère ?

 

texte : Laurence Tardieu - Rêve d'amour

 
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27 décembre 2010 1 27 /12 /décembre /2010 10:37

Misirlou, qui signifie Égyptienne, est une chanson populaire d'origine grecque.

 

Elle a été chantée pour la première fois en 1927 en Grèce par l'orchestre de rebetiko de Michalis Patrinos ; il est difficile de dire qui a écrit la musique de la chanson et il peut s'agir d'une mélodie orientale plus ou moins traditionnelle, raison pour laquelle plusieurs communautés en revendiquent parfois la paternité.

 

Parvenue à New York au début des années 1930, la chanson a connu de nouvelles interprétations, notamment par Nick Roubanis, compositeur gréco-américain qui enregistra une version plus « orientalisante » que l'originale, la plus répandue par la suite ; il fut le premier à être crédité comme « compositeur » de la musique.

 

Quant à la mélodie, elle a été largement popularisée dans les années 1960 par le guitariste Dick Dale, en pleine vague de musique surf. Il arrangea la chanson en un solo de guitare, suite à la demande d'un fan qui désirait voir jouer Dale un morceau entier sur une seule corde. C'est ainsi que ce morceau devint célèbre dans la culture occidentale.

 

L'utilisation de cette version par Quentin Tarantino pour la musique de son film Pulp Fiction a remis le morceau au goût du jour, alors que la musique surf était passée de mode. Cette version a été reprise dans le film Taxi, une version remixée de cette version des Black Eyed Peas (Pump It) dans Taxi 4, enfin une autre version plus fidèle à celle de Dick Dale dans Taxi 3.

Il existe de nombreuses reprises de Misirlou, notamment celle des Beach Boys sur leur album Surfin' USA.

 

 

 

 

 

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27 décembre 2010 1 27 /12 /décembre /2010 09:51

La biodiversité est la diversité naturelle des organismes vivants. Elle s'apprécie en considérant la diversité des écosystèmes, des espèces, des populations et celle des gènes dans l'espace et dans le temps, ainsi que l'organisation et la répartition des écosystèmes aux échelles biogéographiques.

 

Le maintien de la biodiversité est une composante essentielle du développement durable.

 

La biodiversité - plus que menacée - est en voie de régression rapide. L'expansion humaine et de ses moyens de production et réseaux de transport dans une grande partie des territoires facilement accessibles a bouleversé les équilibres écologiques

existants. Les fluctuations climatiques naturelles ont toujours eu un impact sur la répartition des espèces, mais depuis l'ère industrielle les amplitudes de ces modifications et surtout leur rapidité, alors que la pollution et la fragmentation des écosystèmes augmentaient également rapidement, a conduit à une situation sans équivalent dans le passé.

 

En 2010, des projections jugées relativement fiables du devenir de la biodiversité ont été produites sur la base de 5 facteurs déterminants : dégradation et la destruction des habitats, changement climatique, biodisponibilité des éléments nutritifs, surexploitation des ressources biologiques et espèces invasives.

 

Ces dernières décennies, une érosion de la biodiversité a été observée presque partout, et plus de la moitié de la surface habitable de la planète a été modifiée de façon significative par l'espèce humaine. S'il y a désaccord sur les chiffres et les délais, la plupart des scientifiques pensent que le taux actuel d'extinction est plus élevé et rapide qu'il ne l'a jamais été dans les temps passés. La majorité des experts en écologie estiment même qu'une extinction massive est déjà en cours. Plusieurs études montrent qu'environ une espèce sur huit des plantes connues est menacée d'extinction. L'homogénéisation des paysage, la régulation des crue, la disparition de nombreux corridors biologiques est l'une des causes de régression de la flore. Chaque année, entre 17 000 et 100 000 espèces disparaissent de notre planète, et un cinquième de toutes les espèces vivantes pourrait disparaître en 2030. Il y a consensus sur le fait que l'homme en soit la cause, en particulier par la fragmentation des habitats et/ou la destruction des écosystèmes abritant ces espèces. Sans négliger l'évolution même des espèces ni leur mise en place au cours du temps dans des espaces donnés, on ne peut que constater en termes de bilan que les pertes quantitatives et surtout qualitatives sont énormes, et qu'à l'échelle planétaire ces dernières s'effectuent de manière régulière et pernicieuse.

 

Néanmoins, outre que les théories de l'écologie du paysage prédisent que c'est effectivement d'abord sur les îles que les espèces doivent disparaître, c'est justement un phénomène d'insularisation écopaysagère que les scientifiques observent sur les continents. De plus, les inventaires montrent pour une grande quantité d'espèces, que si celles-ci n'ont pas tout à fait disparu, elles ont souvent, en quelques décennies, vu fondre ou disparaître leurs populations de l'essentiel de leur ancienne aire de répartition, ce qui a nécessairement réduit leurs diversités génétiques. Enfin, l'accélération de la quasi-disparition de ressources halieutiques autrefois communes est flagrante, avec par exemple la quasi-disparition de plus de 200 espèces de poissons dans le lac Victoria (à comparer à 129 espèces d'eau douce seulement pour toute l'Europe), suite à l'introduction de la perche du Nil en 1954) laisse craindre la possibilité, dans un temps bref, d'une extinction de masse d'origine humaine. Le film documentaire Le Cauchemar de Darwin (2005) illustre également cet aspect.

  

Outre la surpêche et la surexploitation des forêts, la déforestation et la destruction des forêts anciennes par la sylviculture, des phénomènes sociaux aussi divers la collection (d'animaux, de plantes, d'invertébrés, de coquilles, etc. ou l'élevage domestique d'espèces rares prélevées dans la nature, ou l'intérêt pour l'or (cf orpaillage destructeur en Amazonie par exemple), ou l'intérêt pour des sous-produits animaux rares (caviar, fourrure), voire l'impact de certaines médecines traditionnelles prélevant leurs ressources dans la nature non-cultivée), du tourisme de nature ou encore de la pêche ou de la chasse de loisir... aggravent la situation.

 

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27 décembre 2010 1 27 /12 /décembre /2010 09:38

Où commence le désir ? Dans le ventre, qui s'ouvre et gémit ? Dans la tête, qui rêve d'images blanches et éblouissantes, fleurs éclatées ? Dans les mains, qui frémissent ? Dans la bouche, qui n'a qu'une hâte, se presser contre l'autre visage, contre l'autre bouche, contre l'autre main ?

La rue, longue devant nous, qui n'en finit pas. Parviendrons-nous jamais au bout ? La vie ne se passera-t-elle pas désormais à marcher ainsi, côte à côte, lentement, sans plus jamais nous arrêter ? Tout est dilaté. Tout est ouvert. C'est long, et lent, et bon.

Je marche à côté de toi, j'entends mon cœur qui bat, douceur et violence, je suis déjà à toi, abandonnée, je sens ton parfum qui m'enveloppe, prends-moi dans tes bras, prends-moi dans tes bras.

La joie en moi, brûlante. [...]

 

- Bon. Je vous laisse, alors.

Je ne demande rien : pas un baiser, pas une caresse. Je pense que c'est le premier jour, la vie soudain longue, très longue et si brève, je pense que l'unique raison pour laquelle une vie vaut d'être vécue c'est l'amour, c'est une évidence soudain, la seule certitude possible, une vie sans amour ça n'est rien, ça n'a aucun sens, ça ressemble à la mort, au temps inutile et perdu, c'est la misère du corps et la misère de l'âme, on en oublie le ciel et la ligne d'horizon. Je regarde une dernière fois cet homme, je pense qu'un peu de ma chair est déjà en lui, j'ai été foudroyée par quelque chose. Je pense que ce foudroiement va continuer longtemps, longtemps. [...]

Moi qui ai toujours eu peur de perdre ceux que j'aime, je n'ai pas eu peur de lui dire au revoir.

 

Je pense à ma fille, qui se jettera dans mes bras lorsque j'ouvrirai la porte. Elle sera joyeuse, virevoltera autour de moi, sa voix claire me racontera une multitude d'événements qui se seront produits tout au long de sa journée. [...] Les éclats de l'enfance sont si pleins, si riches. L'enfance frémit. Elle est résolument du côté de la vie. Même les moments où il ne se passe rien sont peuplés de rêves, d'êtres imaginaires, de questionnements. Les vides n'existent pas. Pas encore. Les vides viendront plus tard, lorsque les vies commencent à se distendre, lorsque les joies et les douleurs se font moins violentes, moins excessives. Lorsqu'on comprend que malgré tout, on continue à vivre. Lorsqu'on commence à moins attendre.

 

Mes yeux me piquent. Ce doit être le froid. Je me souviens avoir pensé, il n'y a encore pas si longtemps, que la vie ressemblait à un rêve. J'aimais cette manière incertaine de me tenir au bord de la vie, en équilibre précaire, sur la pointe des pieds, comme au bord d'une mer immense dans laquelle jamais je ne me résoudrais à plonger ; de vaciller légèrement, de croire que même les chutes les plus brutales se font dans une improbable douceur, une ouate soyeuse et molle ; que rien ne nous atteint jamais vraiment, sauf la mort, qui nous emporte vers une nuit froide, que j'imaginais infiniment calme. Une larme coule sur ma joue. C'est peut-être le froid. La vie n'est pas un rêve. Je suis atteinte. Vous m'avez réveillée. Vous m'avez saisie. Un coup dans la tête, un coup dans le ventre, là où le désir naît, là où il grandit avant de tout dévaster.

C'est d'une violence inouïe. Mais rien n'a jamais été aussi doux.

 

texte : Laurence Tardieu - Un temps fou

 

"Je me demande si vous regrettez le silence de ces six dernières années. Si vous pensez que nous avons perdu du temps. Je me demande à quoi tiennent les vies : si c’est à ces connexions soudaines et imprévues d’éléments qui nous échappent et les font ensuite trembler sur leurs socles, vaciller dangereusement, pour enfin les jeter à terre ou les faire renaître." 

 

Si tu aimes, pardonne. Si tu n'aimes pas, oublie.

 

 

 
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