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4 janvier 2011 2 04 /01 /janvier /2011 10:09

Ainsi gardait-il le plus souvent ses écrits, nourrissant la relation avec celle qui l'avait mis entre parenthèses, en sursis. S'il comprenait combien il était nécessaire pour elle de se détacher pour se repositionner, d'explorer d'autres relations sans lui, de se faire reconnaître ou découvrir par un autre homme, il gardait comme une certitude qu'elle reviendrait.

Elle n'est jamais revenue. Jusqu'à aujourd'hui, mais qui sait demain ou après-demain... ou l'an prochain. Lui, il sait que l'attente commence avec la fin du jour.

 

 

Dans une existence qu'on voudrait paisible et heureuse, il n'y a rien qui ne complique plus les choses de la vie que les choses de l'amour. Rien, vraiment rien qui ne rend plus difficile le moindre échange, la moindre tentative de partage que l'apparition, la présence ou le soupçon le plus ténu de ce sentiment dans une relation.

 

Moi qui rêvais pour mes rencontres amoureuses de légèreté, d'abandons absolus, de fantaisie, de rires et de grandes plages de silence parsemées seulement de regards et de quelques gestes inventés dans un présent de cristal, je n'ai connu que labyrinthes, chausse-trapes, déceptions, affrontements, rejets... et bien d'autres violences proposées, imposées au nom de l'amour.

 

 

"Ce que l'on reproche avec le plus de véhémence à l'autre, c'est ce qu'on n'a pas su recevoir de lui."

 

 

Ce fut elle qui m'aima la première, longtemps, passionnément, avec dévotion et créativité. Attentive à ma désespérance, soucieuse de me préserver, elle m'ouvrit le cœur. Quand mon amour s'éveilla enfin vers elle, elle me quitta, rassérénée, belle comme une déesse de passage. Je suis alors devenu très prudent, désespérément vigilant et attentif aux dangers de l'amour. Nous ne sommes jamais aussi sincères que lorsque nous sommes dans le rêve, l'anticipation bénie de la réalité. Jamais aussi spontanés, limpides, chatoyants que dans l'imaginaire de la rencontre.

 

  

« C'est vrai qu'en ta présence, depuis des années, je me vis sans cesse en échec. Je suis sans arrêt dans l'insuffisance, dans le dérisoire ou dans l'impuissance face à l'incompréhension de tes attentes. Je sens trop de rancœur en toi, tant de frustrations que j'aimerais effacer d'un seul coup, pour redevenir plus neuf, lavé de toutes mes erreurs, de tous mes manques, pour retrouver un point de départ, pour pouvoir nous envoler à nouveau, ensemble.

« Combien de fois ai-je eu envie de te crier : Arrêtons de nous persécuter avec des mots, faisons l'amour, rapprochons-nous, simplifions la vie, retrouvons-nous... »

 

 

texte : Jacques Salomé - Je croyais qu'il suffisait de t'aimer

 

 

 

"Depuis, mes rires sont devenus précaires, je n’ai plus jamais chanté." 

 

 

 

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