Oh ma chère solitude...

Faut pas que tu deviennes une habitude comme disait l'autre. Pourtant j'ai appris à l'aimer au fil des années, à l'accepter, à vivre avec, à l'avoir pour compagnie, pour seule amie vraiment fidèle, vraiment présente. C'est un choix, un refus d'être accompagné par obligation, d'être mal entouré par compassion. De toute manière, on est pas moins seul au sein d'un groupe, d'une fête, invisible à son travail, incompris dans ses activités, ignoré dans son couple. On est toujours seul dans sa tête, avec soi-même et on ne l'accepte pas. Je sais qu'il existe quelques antennes qui existent ci et là, qui sont à mon écoute, qui s'intéressent à moi, qui me suivent, qui me prouvent leur tendresse et leur confiance par des attentions régulières, par des signes, par une présence ressentie et ça me suffit. J'ai laissé filé les sorties du samedi soir où l'on se retrouve sans se retrouver, sans passion, sans complicité avec juste l'alcool pour se mettre en phase avec les autres. J'ai laissé tomber aussi les anciens potes qui n'avait plus rien à offrir, incapables d'ouvrir leur coeur et leur âme, incapables de proposer, de dynamiser, incapables de partager. Des gens toujours dans l'attente qu'on les bouscule mais qui ne vous bouscule plus jamais. J'ai abandonné les filles d'un soir dont on pense qu'elles vous feront voyager mais qui ne cherchent qu'à faire exulter leur pauvre corps sans avoir quoi que ce soit à offrir en partage. J'ai laissé tomber les gens intéressés par ma position sociale passée, y'a rien de pire que d'être entouré de gens intéressés inintéressants. J'ai gardé une même-pas dizaine d'ami(e)s autour de moi. Des gens avec qui on peut parler, avec qui on peut dire des choses inavouables, jusqu'ici inavouées. Des gens avec qui on peut ouvrir son coeur et le faire saigner en toute pudeur. Partager de l'intelligence, étaler son esprit, le faire se percuter à l'autre. Marre du non-dit, de la pudeur, des secrets de polichinelle, de ses échanges faux, de ses sourires de convenance, de ces discussions sans fond lors de repas assommants. Marre des grosses fêtes à cinquante dans des apparts où l'on ne rencontre plus personne (ou toujours les mêmes) où l'on ne peut parler, échanger. On est là pour paraître alors soit on s'emmerde, soit on se saoule, moi ça me saoule donc ça m'emmerde. Envie de retrouvailles intimes, de petits repas à deux, à trois, à quatre au grand maximum. Au delà, on arrive difficilement à recréer un cadre intime et l'ensemble devient superficiel. Certes le superficiel peut parfois être agréable et léger mais il ne faut pas qu'il devienne la norme. J'ai dit l'autre soir à une amie qu'elle ne connaissait pas la solitude physique parce qu'elle s'efforçait à créer autour d'elle un cercle d'individus divers afin de ne jamais se être seule. Ce n'est pas pourtant ainsi qu'on se sent moins seul. Et nos pensées ne se trompent jamais car dès qu'on ressent des moments de solitude, notre esprit nous fait penser à des gens, à des manques et si vous faites cette expérience vous mêmes, vous vous rendrez compte quelles sont les âmes qui vous manquent vraiment. Allez je vous fous la paix avec ma philosophie névrotique du jeudi, je retourne à ma solitude mais ça m'a fait du bien de vous parler là. Vivons heureux, vivons seuls...


[solitude tabagique ou tabagisme solitaire?]

Comments

[Naitan]

RRRRRRRRRRHHHHHHHHHHHAAAAAAAAAAAAAA !!!!!!!!!!!!!!!! MAIS BORDEL DE MERDE ! Tu me prend trop la tête, je vais bouffer tout ton blog et espérer te parler un jour...J'ai l'impression d'être toi quand
je lis ça... avec moins d'expérience. J'insiste et j'insisterais encore même si je sais que c'est pas la meilleure solution d'aborder quelqu'un mais au moins ça soulagera ma conscience. Il faut
qu'on se parle.