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5 janvier 2011 3 05 /01 /janvier /2011 09:13

Je n'arrive pas à aimer les hommes.

Oh ! J'arrive à les séduire, à les circonvenir, à me jeter contre eux, à les caresser, à leur offrir le plus profond de mon corps, mais je ne les aime pas. Je ne leur donne jamais accès à une once de mon intimité. Par intimité, j'entends tout ce qui est moi, secret, verrouillé, interdit. [...]

Les hommes... Je les prends quand l'envie de me fondre dans un autre corps, dans d'autres mots, dans d'autres projets, est trop forte, quand le besoin de deux bras autour de moi est impérieux, qu'il gèle dans mes rêves et mes entrailles. Je m'élance vers eux, m'accroche à leur bras, leur promets mille félicités, mille bonheurs domestiques ou exotiques... pour m'éloigner sans me retourner dès que je suis rassasiée.

Je leur donne tout pour tout reprendre aussitôt. Je m'ouvre les veines pour les convaincre de ma sincérité et n'attends même pas d'avoir cicatrisé pour les rejeter. Je répète à satiété que je n'ai pas besoin d'eux pour vivre et que je suis très bien comme ça. Seule. Sans homme. Ce n'est pas vrai : l'homme est un ennemi dont je ne peux me passer.

 

Ils sont partout, les hommes. Ils prennent toute la place. A la télé, par exemple, vous ne voyez qu'eux. Au journal télévisé, aux séances de l'Assemblée, aux émissions sérieuses. En costume-cravate, ils plastronnent, expliquent et refont un monde qu'ils s'échinent à dévaster, à mettre en coupe pour mieux l'exploiter. Parfois, au milieu d'eux, surgit une femme plantée là comme un géranium. Au balcon. Un alibi fleuri qui dit non, qui dit oui. Qu'ils écoutent à peine. Ou qu'ils s'approprient, la travestissant en homme.

Les femmes, la plupart du temps, servent à vendre des crèmes épilatoires, des parfums, des airbags, des purées en flocons, des lessive en paillettes ou, au mieux, à débiter des informations toutes faites avec de belles lèvres gonflées et un plongeant décolleté. Dressées pour sourire, se prosterner, se répandre comme des pâtes molles sur le sol ou reproduire des petits d'humains identiques aux modèles proposés. On les soulève d'un doigt, on s'en pourlèche les babines, on les soupèse telles des marchandises. On siffle devant leur châssis impeccable et leur pistons bien huilés. Quand elles sont belles et offertes, parce que, sinon, on les repousse du pied, on s'en sert à la va-vite, on les ridiculise, on les traite de boudins, de bonnes grosses, de mal-baisées. Les hommes font claquer leurs lèvres sur les chopes de bière et s'essuient la bouche en rigolant, en les regardant onduler du fessier sous leurs petites robes d'été. Murmurant entre eux, « celle-là, elle est bonne » en allumant leurs yeux d'une lueur salace ou les traitent de salope et de conasse au feu rouge.

Pas tous les hommes, je sais. Certains sont doux et attentifs, patients et généreux.

Mais...

Je n'arrive pas à aimer les hommes.

 

texte : Katherine Pancol - J'étais là avant

 

"Les questions, c’est de ton âge. Quand on ne s’en pose plus, c’est mauvais signe. Certaines personnes n’arrêtent jamais de s’en poser parce qu’il n’y a pas de choix idéal, pas une vérité, mais plusieurs vérités. Tout dépend de quel côté on se place. Il suffit de trouver la sienne." 

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