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3 janvier 2011 1 03 /01 /janvier /2011 12:10

En ce temps-là, tu m'aimais suffisamment pour accepter que je puisse apprendre à t'aimer lentement. Sans même guider mes tâtonnements, t'impatienter de mes errances. Mon impuissance à aimer devait être trop flagrante. Je le sens aujourd'hui, j'étais encore dans les limbes de l'amour, poussière d'étoile dans l'immensité de tout ce que j'avais à découvrir.

Mon amour vint plus tard, peut-être trop tard, le tien était dans sa maturité, dans sa plénitude opulente. Le mien balbutiant, mal dégrossi, tumultueux. Une vague de fond qui avait commencé sa course bien des années auparavant aux antipodes de ma jeunesse et qui déferlait en moi avec tant de force et de maladresse qu'elle allait te blesser et paradoxalement te rejeter loin de moi. Car c'est toi qui m'a quitté.

Mon amour naissant, tâtonnant entre peurs et doutes, cherchant ses modèles aux rêves du passé, déferlant au présent des rencontres, de plus en plus rapprochées. Mon amour-cataclysme, envahissant, oppressant de trop d'attentes, maladroit de trop de retenues.

Ton amour était fait d'acceptation, d'ouverture et de joyeuseté, le mien fut inquiet, plein d'exigences et d'affirmations blessées. Il réclamait le tien comme un dû, alors que j'avais tant reçu et si peu donné. J'avais tout de toi et ne le savais pas.

Nous eûmes ensemble, durant quelques mois, un présent comblé, une période de fête, de folie joyeuse quand nos amours assoiffés se rencontrèrent et s'acceptèrent telles deux notes de musique emplies de tous leurs accords.

Nos amours enfin confondus pouvaient se recevoir l'un l'autre inconditionnellement. Ils s'amplifiaient, pétillaient, éclataient en feux d'artifice. Ce fut le temps trop court de l'abondance. Nos corps se moissonnaient dans les rires d'un été qui n'appartenait qu'à nous. Chacun pouvait s'appuyer sur l'autre pour s'élever plus haut.

C'était le temps des certitudes et des évidences.

 

texte : Jacques Salomé - Je croyais qu'il suffisait de t'aimer


 
"J’avais besoin d’être moi-même avec toi. Etre moi-même voulait dire : être accepté inconditionnellement."

"Je pressentais que je te perdais et je ne voulais pas le croire." 
 

 

 
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