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2 janvier 2011 7 02 /01 /janvier /2011 17:28
 
- Je n'arrive pas à l'oublier. C'est terrible. J'ai décidé de ne plus le voir, mon cœur ne veut plus, ma tête refuse, mais chaque pore de ma peau hurle au manque. Jo, tu sais quoi ? L'amour ça naît dans le cœur mais ça vit sous la peau. Et lui, il est tapi sous ma peau. En embuscade. Oh, Jo ! Si tu savais comme il me manque...
 

Tirer des lignes, tracer des frontières entre le possible et l'impossible, créer une distance qu'elle s'interdirait de franchir. Ce sera plus simple si j'établis des règles. J'aime les règles, je suis une femme qui s'incline devant les lois. Comme on s'arrête à un feu rouge. Il faut se fixer des limites dans la vie. Des distances entre nous et les autres. Pour survivre. Pour apprendre à se connaître.

Mais à un moment, on doit comprendre que les limites ne tiennent pas les autres à distance, elles ne vous protègent pas des problèmes, des tentations, elles ne font que vous enfermer, vous couper de la vie. Alors, soit vous décidez de vous dessécher et de rester dans les limites, soit vous vous farcissez de mille plaisirs en franchissant ces mêmes limites.
 

Tu sais, cette impression
qui nous saisit parfois
quand on est heureuse :
l'impression d'être une étoile.

Eh bien, je ne sais pas comment dire :
j'ai l'impression d'être le ciel tout entier.

 

C'était donc ça un baiser ? C'était comme dans les livres quand la terre s'ouvre en deux, que les montagnes dégringolent, qu'on signe pour mourir la fleur aux lèvres, cette force qui la soulevait de terre et lui faisait oublier tout le reste.

"Quand il me regarde, je me sens géante, belle, intrépide. Je n’ai plus peur."
 
- Vous l'aimez Marcel, n'est-ce pas ?
- Oh, oui ! Au début, j'ai eu du mal. Il était trop doux, j'étais habituée aux méchants, aux durs. La gentillesse, je trouvais ça suspect. Et puis... il est si pur dans son cœur que, quand il me regarde, je me sens lavée. Il a épongé ma misère. L'amour m'a rendue meilleure.
 
 
- Moi, ma mère est morte. Si on peut appeler ça une mère... Jamais une caresse, jamais un baiser, des coups et des engueulades ! Quand on l'a enterrée, j'ai pleuré. Le chagrin, c'est comme l'amour, c'est pas des choses qu'on contrôle. Devant le trou au cimetière, je me disais que c'était ma mère, qu'un homme l'avait aimée, lui avait fait des enfants, qu'elle avait ri, chanté, pleuré, espéré... Elle devenait humaine tout à coup.
- Je sais, je me dis parfois la même chose. Qu'on devrait se réconcilier avant qu'il ne soit trop tard.
- Faut faire gaffe avec elle ! Ne soyez pas trop bonne, et bonne ça ne s'écrit pas avec un "c"!
 

Si la vie
est terrible,
les journées
peuvent être
si belles.

"Combien de drames occulte-t-on, enfant, afin de ne plus souffrir ?" 

Personne ne peut comprendre la violence muette qui me menace. Comment expliquer cette peur fantôme qui n'a pas de nom, mais glisse et m'enveloppe ? Je suis seule. Personne ne peut m'aider. Personne ne peut comprendre. On est toujours seul.

"Le temps efface tout. Le temps et l'indifférence."

Elle ne voulait pas faire la guerre, elle voulait comprendre ce qui était en train de se passer en elle. Quelque chose se défaisait à son insu. Se détachait. Un vieux lambeau de cœur desséché.
[...] Elle comprit alors qu'elle n'éprouvait plus rien pour lui. Plus elle parlait, plus il s'effaçait. Le beau Luca qui la faisait trembler en s'emparant de sa main, en la glissant dans la poche de son duffle-coat disparaissait comme une silhouette dans la brume. On tombe amoureuse et, un jour, on se relève et on n'est plus amoureuse. Quand avait commencé ce désamour ? Elle se souvenait très bien : leur promenade autour du lac, la conversation des filles qui couraient, le labrador qui s'ébrouait, Luca qui ne l'écoutait pas. Leur amour s'était effrité, ce jour-là. Le baiser de Philippe contre la barre du four avait fait le reste. Sans qu'elle s'en aperçoive, elle avait glissé d'un homme à l'autre. Avait déshabillé Luca de ses beaux atours pour en habiller Philippe. L'amour s'était évaporé. Hortense avait raison : on se détourne un instant, on saisit un détail et le zazazou disparaît. Ce n'est qu'une illusion, alors ?

 

Faire semblant de ne pas être tombée, se rattraper vite fait à la rampe d'escalier, retrouver son équilibre. Sourire jusqu'aux oreilles et dire : "Oui, oui... Tout va bien", alors qu'en fait on s'est fait mal. Le genoux éraflé, on continue à marcher, jusqu'au moment où on tombe sur quelqu'un qui a des tas de pansements, des antidouleurs et un remède miracle contre les éraflures.

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