Tu t'en vas à la dérive
Sur la rivière du souvenir
Et moi, courant sur la rive,
Je te crie de revenir
Mais, lentement, tu t'éloignes
Et dans ma course éperdue,
Peu à peu, je te regagne
Un peu de terrain perdu.
De temps en temps, tu t'enfonces
Dans le liquide mouvant
Ou bien, frôlant quelques ronces,
Tu hésites et tu m'attends
En te cachant la figure
Dans ta robe retroussée,
De peur que ne te défigurent
Et la honte et les regrets.
Tu n'es plus qu'une pauvre épave,
Chienne crevée au fil de l'eau
Mais je reste ton esclave
Et plonge dans le ruisseau
Quand le souvenir s'arrête
Et l'océan de l'oubli,
Brisant nos coeurs et nos têtes,
A jamais, nous réunit...
Pâle septembre,
comme il est loin,
le temps du ciel sans cendres
il serait temps de s'entendre
sur le nombre de jours qui
jonchent le sol
d'octobre
Mâle si tendre
au début de novembre
devint sourd aux avances de l'amour
mais quel mal me prit
de m'éprendre de lui ?
Sale décembre
comme il est lourd le ciel
sais-tu que les statues de sel
ont cessé de t'attendre ?
Pâle septembre
Entends-tu le glas que je sonne ?
Je t'aime toujours d'amour
je sème l'amour
Les saisons passent mais de grâce
faisons semblant qu'elles nous ressemblent
Mais qui est cet homme qui tombe de la tour ?
Mais qui est cet homme qui tombe des cieux ?
Mais qui est cet homme qui tombe amoureux ?
Pâle septembre,
comme il est loin,
le temps du ciel sans cendres
il serait temps de s'entendre