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3 janvier 2011 1 03 /01 /janvier /2011 11:42

Je ne sais pas si le cœur est le siège de l'amour, le moteur ou l'usine à sentiments que décrivent les poètes. Ce que je sais aujourd'hui, c'est qu'il est bien concerné par tout ce qui touche à l'amour.

Combien de pincements, de serrements aigus, d'étreintes noires et étouffantes m'ont saisi depuis que tu m'as quitté !

Ce jour-là, j'ai cru imploser, quelque chose éclatait, et en même temps se rétractait, se dissolvait, là justement dans ma poitrine, au niveau du cœur. J'ai bien senti, à ce moment précis, que là se tenait l'amour. L'amour en colère comme l'amour mendiant, l'amour scintillant comme l'amour heureux.

 

 

 

Il n'avait pas entendu assez tôt qu'il la perdrait à vouloir la garder. Il n'avait pas saisi qu'elle avait besoin de son amour, mais pas d'une relation. Il n'avait pas été capable d'entendre que le début d'un amour ouvre non seulement à des espoirs insensés mais réveille aussi les blessures les plus profondes.

 

 

 

Elle lui avait dit : « Surtout ne pas me forcer, ne pas m'obliger à prendre une décision, ni contre toi ni contre moi. Je dois vivre cette expérience, je dois affronter mes peurs et surtout mes contradictions sans aucune aide. Il faut me laisser le temps de rencontrer mes limites.

« Il y a tant de blessures en moi, si anciennes, si présentes, j'ai tant le besoin d'être choisie. Vraiment choisie, unique. Pas seulement désirée, aimée mais choisie. »

 

Elle semblait n'avoir jamais entendu qu'il l'avait bien choisie, elle.

 

 

 

« Accepterais-tu d'oser faire un projet de vie, de rêver, d'anticiper demain, après-demain, des jours à venir ensemble ? Accepterais-tu de m'emporter en voyage, de vivre longtemps, suffisamment longtemps pour se réveiller chaque matin, toi et moi, l'un près de l'autre, dans un corps-à-corps au présent, pas seulement chacun dans la tête ou l'espérance de l'autre... »

 

 

 

C'est dangereux d'aimer, quand chaque fois se profile le risque d'un abandon, d'une trahison. C'est violent, un amour qui se construit sur des attentes qui sont des exigences. C'est fragile une relation qui accepte de se nourrir de leurres, qui se perd entre besoins et désirs blessés.

 

 

 

N'as-tu jamais senti le plein de nos rencontres ? N'as-tu pas entendu et reçu en retour l'intense de ta présence en moi ? Mon corps n'est plus le même depuis que je te connais. Je respire autrement. Autrefois j'aspirais, je buvais l'air à grandes goulées, aujourd'hui je sais d'abord expirer, lâcher tout l'inutile et puis me laisser emplir, m'amplifier. J'écoute aussi toute la résonance de toi en moi, vibrations ténues, subtiles ou claironnantes qui se déposent au creux de ma souvenance...

 

 

 

« Que c'est beau la vie et cette énergie de renaissance qui irrigue au-delà du présent chaque souvenir de toi.

Jouir seulement de l'instant suspendu aux étoiles sans crainte des lendemains, là, rien que toi, rien que moi, dans le jaillissement de la rencontre. Dire oui aux éclats de tendresse osée, aux rires du coin de l'œil, à l'inespéré de ton souffle soudain accéléré, sous le poids de mes mains. Être attentif aux silences qui parlent et aux mots qui écoutent. Dire oui à ta présence, à la mienne, rester dans l'étonnement de la rencontre. Je vis cela avec toi, à plein bonheur, au plein du cœur.

Je me sens réconcilié juste là au creux de l'instant vivant. Étonné, ébloui dans la lumière de ton regard, même si j'en reconnais les ombres et les limites. »

 

[Jacques Salomé]

 

 

 

 

 

"Tout le bonheur que la main ne peut caresser n’est qu’un rêve."

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