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28 janvier 2011 5 28 /01 /janvier /2011 10:08

Je t'aime d'être faible et câline en mes bras

Et de chercher le sûr refuge de mes bras

Ainsi qu'un berceau tiède où tu reposeras.

 

Je t'aime d'être rousse et pareille à l'automne,

Frêle image de la Déesse de l'automne

Que le soleil couchant illumine et couronne.

 

Je t'aime d'être lente et de marcher sans bruit

Et de parler très bas et de haïr le bruit,

Comme l'on fait dans la présence de la nuit.

 

Et je t'aime surtout d'être pâle et mourante,

Et de gémir avec des sanglots de mourante,

Dans le cruel plaisir qui s'acharne et tourmente.

 

Je t'aime d'être, ô soeur des reines de jadis,

Exilée au milieu des splendeurs de jadis,

Plus blanche qu'un reflet de lune sur un lys...

 

Je t'aime de ne point t'émouvoir, lorsque blême

Et tremblante je ne puis cacher mon front blême,

Ô toi qui ne sauras jamais combien je t'aime !

 

Je t'aime d'être faible... - Renée VIVIEN (1877-1909)

 

 

 

Je t’aime, - loin de toi ma pensée obstinée,

Et, par l’instinct d’amour à l’amour ramenée,

Revient vers toi, voltige alentour de ton cou,

De tes yeux, de tes seins, comme un papillon fou,

Et, grise de tourner dans ton cercle de femme,

Reste des jours entiers sans rentrer dans mon âme...

 

Je t’aime, et, malgré moi, je m’en vais par les rues

Où flotte un souvenir des choses disparues,

Où je sens, pénétré d’amère volupté,

Qu’encore un peu de toi dans l’air tendre est resté,

Où ton passage embaume encor, où je respire

Je ne sais quoi qui garde encor de ton sourire.

 

Mon coeur est tout pareil à ces matins voilés

D’automne où le soleil des beaux jours en allés,

Vaporeux à travers le ciel mélancolique,

Épanche une langueur de lumière angélique...

 

Ainsi mon coeur. Ah ! Si, comme aux soirs de jadis,

Tu plongeais dans mes yeux tes yeux de paradis,

Va, tu n’y trouverais nul grand air ridicule

Mais de l’amour, mais un amour de crépuscule

Pâle et voilé, couché sur un cher souvenir,

Qu’enivre, tristement, la douceur de mourir.

 

Je t'aime, loin de toi... - Albert SAMAIN (1858-1900)

 

 

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