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4 juillet 2011 1 04 /07 /juillet /2011 08:05

Nature, laisse-moi me mêler à ta fange,

M'enfoncer dans la terre où la racine mange,

Où la sève montante est pareille à mon sang.

Je suis comme ton monde où fauche le croissant

Et sous le baiser dru du soleil qui ruisselle,

J'ai le frisson luisant de ton herbe nouvelle.

Tes oiseaux sont éclos dans le nid de mon coeur,

J'ai dans la chair le goût précis de ta saveur,

Je marche à ton pas rond qui tourne dans la sphère,

Je suis lourde de glèbe, et la branche légère

Me prête sur l'azur son geste aérien.

Mon flanc s'appesantit de germes sur le tien.

Oh ! laisse que tes fleurs s'élevant des ravines

Attachent à mon sein leurs lèvres enfantines

Pour prendre part au lait de mes fils nourrissons ;

Laisse qu'en regardant la prune des buissons

Je sente qu'elle est bleue entre les feuilles blondes

D'avoir sucé la vie à ma veine profonde.

Personne ne saura comme un fils né de moi

M'aura donné le sens de la terre et des bois,

Comment ce fruit de chair qui s'enfle de ma sève

Met en moi la lueur d'une aube qui se lève

Avec tous ses émois de rosée et d'oiseaux,

Avec l'étonnement des bourgeons, les réseaux

Qui percent sur la feuille ainsi qu'un doux squelette,

La corolle qui lisse au jour sa collerette,

Et la gousse laineuse où le grain ramassé

Ressemble à l'embryon dans la nuit caressé.

Enfant, abeille humaine au creux de l'alvéole,

Papillon au maillot de chrysalide molle,

Astre neuf incrusté sur un mortel azur !

Je suis comme le Dieu au geste bref et dur

Qui pour le premier jour façonna les étoiles

Et leur donna l'éclair et l'ardeur de ses moelles.

Je porte dans mon sein un monde en mouvement

Dont ma force a couvé les jeunes pépiements,

Qui sentira la mer battre dans ses artères,

Qui lèvera son front dans les ombres sévères

Et qui, fait du limon du jour et de la nuit,

Valsera dans l'éther comme un astre réduit.

 

Nature, laisse-moi... - Cécile SAUVAGE (1883-1927)

 

 

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3 juillet 2011 7 03 /07 /juillet /2011 08:27
... je ne crois que ce que je vois, et c'est bien ton sein que je vois là, je crois...
 

Que ton fruit de sang qui loge en mon sein

Soit pareil, amour, à ton être humain,

Que le petit nid ombreux qui se ferme

Pour envelopper et mûrir le germe

Sente remuer ta plus jeune enfance

Comme elle le fit dans l'avant-naissance

Au flanc maternel en un temps lointain.

Et que ce soit toi, dans mon doux jardin,

Ô mon bien-aimé, qui bouges, piétines ;

Que pour toi le lait pèse à ma poitrine,

Que je sente en moi la genèse humaine

De ton être mâle et que tu me tiennes

Au sein, lourd de chair, mon intime noeud.

Que dans mon secret s'éveillent tes yeux

Nébuleux d'abord et d'une eau troublée,

Puis fraîcheur d'un astre à l'aube étonnée.

Que ce soit ta bouche en fleur d'églantine

Qui bâille un parfum d'haleine enfantine,

Que ce soit, amour, tes petites mains

Qui pressent mon coeur d'un toucher câlin,

Comme les chatons de leurs frêles pattes

Pétrissent sans voir les tétins de chatte.

Que je sache ainsi comment ta pensée

Fut rêveusement dans l'oeuf caressée,

Comment se forma ton goût des baisers,

Ton génie humain encore effacé

Dressant faiblement sa jeune envolée ;

Que ta forme en moi réduite et bercée

Me révèle enfin quel rêve en ton coeur

S'attriste aujourd'hui et quel frais bonheur

De vivre agitait tes jambes légères

Lorsque tu bougeais au sein de ta mère.

Oh ! tenir en moi, fruit d'âme et de chair,

Notre enfant, ton sang, ton coeur et tes nerfs,

De ton abandon forme rajeunie,

Te sentir, amour, éclos de ma vie,

Te bercer, t'aimer, te garder vivant,

Couché tout à moi au creux de mon flanc !

 

Que ton fruit de sang qui loge en mon sein  - Cécile SAUVAGE (1883-1927)

 

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2 juillet 2011 6 02 /07 /juillet /2011 08:12

Le visage couvert d'un délicat voile de dentelle parsemé de pierres précieuses, Kate Moss est apparue tout sourire ce vendredi après-midi, en se rendant à la chapelle de St Peter, dans le petit village de Little Farringdon, dans l’Oxfordshire. Elle y a épousé Jamie Hince, son compagnon depuis quatre ans.

 

http://www.dailymail.co.uk/tvshowbiz/article-2010250/Kate-Moss-wedding-First-pictures-bride-new-husband-Jamie-Hince.html

 

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Je ne sais pas si c'est une chance ou un jackpot ou un tas d'emmerdes que d'épouser Kate Moss mais voilà, je suis jaloux, comme environ des centaines de millions de petits cochons à travers la planète. Et bon Jamie, fais pas trop le foufou, je te signale que t'as une tournée à assurer cet été et que j'ai déjà acheté les billets!

 

Noces du samedi ! noces où l'on s'amuse,

Je vous rencontre au bois où ma flaneuse Muse

Entend venir de loin les cris facétieux

Des femmes en bonnet et des gars en messieurs

Qui leur donnent le bras en fumant un cigare,

Tandis qu'en un bosquet le marié s'égare,

Souvent imberbe et jeune, ou parfois mûr et veuf,

Et tout fier de sentir, sur sa manche en drap neuf,

Chef-d'oeuvre d'un tailleur-concierge de Montrouge,

Sa femme, en robe blanche, étaler sa main rouge.

 

Noces du samedi ! noces où l'on s'amuse - François COPPÉE (1842-1908)

 
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1 juillet 2011 5 01 /07 /juillet /2011 08:20

Il est de forts parfums pour qui toute matière

Est poreuse. On dirait qu'ils pénètrent le verre.

En ouvrant un coffret venu de l'Orient

Dont la serrure grince et rechigne en criant,

 

Ou dans une maison déserte quelque armoire

Pleine de l'âcre odeur des temps, poudreuse et noire,

Parfois on trouve un vieux flacon qui se souvient,

D'où jaillit toute vive une âme qui revient.

 

Mille pensers dormaient, chrysalides funèbres,

Frémissant doucement dans les lourdes ténèbres,

Qui dégagent leur aile et prennent leur essor,

Teintés d'azur, glacés de rose, lamés d'or.

 

Voilà le souvenir enivrant qui voltige

Dans l'air troublé ; les yeux se ferment ; le Vertige

Saisit l'âme vaincue et la pousse à deux mains

Vers un gouffre obscurci de miasmes humains ;

 

Il la terrasse au bord d'un gouffre séculaire,

Où, Lazare odorant déchirant son suaire,

Se meut dans son réveil le cadavre spectral

D'un vieil amour ranci, charmant et sépulcral.

 

Ainsi, quand je serai perdu dans la mémoire

Des hommes, dans le coin d'une sinistre armoire

Quand on m'aura jeté, vieux flacon désolé,

Décrépit, poudreux, sale, abject, visqueux, fêlé,

 

Je serai ton cercueil, aimable pestilence !

Le témoin de ta force et de ta virulence,

Cher poison préparé par les anges ! Liqueur

Qui me ronge, ô la vie et la mort de mon cœur !

 

Le flacon - Charles BAUDELAIRE (1821-1867)

 

 

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30 juin 2011 4 30 /06 /juin /2011 09:08

Au fond de la chambre élégante

Que parfuma son frôlement,

Seule, immobile, elle dégante

Ses longues mains, indolemment.

 

Les globes chauds et mats des lampes

Qui luisent dans l'obscurité,

Sur son front lisse et sur ses tempes

Versent une douce clarté.

 

Le torrent de sa chevelure,

Où l'eau des diamants reluit,

Roule sur sa pâle encolure

Et va se perdre dans la nuit.

 

Et ses épaules sortent nues

Du noir corsage de velours,

Comme la lune sort des nues

Par les soirs orageux et lourds.

 

Elle croise devant la glace,

Avec un tranquille plaisir,

Ses bras blancs que l'or fin enlace

Et qui ne voudraient plus s'ouvrir,

 

Car il lui suffit d'être belle :

Ses yeux, comme ceux d'un portrait,

Ont une fixité cruelle,

Pleine de calme et de secret ;

 

Son miroir semble une peinture

Que quelque vieux maître amoureux

Offrit à la race future,

Claire sur un fond ténébreux,

 

Tant la beauté qui s'y reflète

A d'orgueil et d'apaisement,

Tant la somptueuse toilette

Endort ses plis docilement,

 

Et tant cette forme savante

Paraît d'elle-même aspirer

A l'immobilité vivante

Des choses qui doivent durer.

 

Pendant que cette créature,

Rebelle aux destins familiers,

Divinise ainsi la Nature

De sa chair et de ses colliers,

 

Le miroir lui montre, dans l'ombre,

Son amant doucement venu,

Au bord de la portière sombre,

Offrir son visage connu.

 

Elle se retourne sereine,

Dans l'amas oblique des plis,

Qu'en soulevant la lourde traîne

Son talon disperse, assouplis,

 

Darde, sans pitié, sans colère,

La clarté de ses grands yeux las,

Et, d'une voix égale et claire,

Dit : " Non ! je ne vous aime pas. "

 

Le refus - in Idylles et légendes - Anatole France (1844-1924)

 

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29 juin 2011 3 29 /06 /juin /2011 08:26

... montres moi ton derrière et attends Popaul...

 

C'était une belle brune

Filant au clair de la lune,

Qui laissa choir son fuseau

Sur le bord d'une fontaine,

Mais courant après sa laine

Plongea la tête dans l'eau,

 

Et se noya la pauvrette

Car à sa voix trop faiblette

Nul son désastre sentit,

Puis assez loin ses compagnes

Parmi les vertes campagnes

Gardaient leur troupeau petit.

 

Ah ! trop cruelle aventure !

Ah ! mort trop fière et trop dure !

Et trop cruel le flambeau

Sacré pour son hyménée,

Qui l'attendant, l'a menée

Au lieu du lit, au tombeau.

 

Et vous, nymphes fontainières

Trop ingrates et trop fières,

Qui ne vîntes au secours

De cette jeune bergère,

Qui faisant la ménagère

Noya le fil de ses jours.

 

Mais en souvenance bonne

De la bergère mignonne,

Emus de pitié, les dieux

En ces pierres blanchissantes

De larmes toujours coulantes

Changent l'émail de ses yeux.

 

Non plus yeux, mais deux fontaines,

Dont la source et dont les veines

Sourdent du profond du coeur ;

Non plus coeur, mais une roche

Qui lamente le reproche

D'Amour et de sa rigueur.

 

Pierre toujours larmoyante,

A petit flots ondoyante,

Sûrs témoins de ses douleurs ;

Comme le marbre en Sipyle

Qui se fond et se distille

Goutte à goutte en chaudes pleurs.

 

Ô chose trop admirable,

Chose vraiment non croyable,

Voir rouler dessus les bords

Une eau vive qui ruisselle,

Et qui de course éternelle,

Va baignant ce petit corps !

 

Et pour le cours de cette onde

La pierre n'est moins féconde

Ni moins grosse, et vieillissant

Sa pesanteur ne s'altère :

Ains toujours demeure entière

Comme elle était en naissant.

 

Mais est-ce que de nature

Pour sa rare contexture

Elle attire l'air voisin,

Ou dans soi qu'elle recèle

Cette humeur qu'elle amoncelle

Pour en faire un magasin ?

 

Elle est de rondeur parfaite,

D'une couleur blanche et nette

Agréable et belle à voir,

Pleine d'humeur qui ballotte

Au dedans, ainsi que flotte

La glaire en l'oeuf au mouvoir.

 

Va, pleureuse, et te souvienne

Du sang de la plaie mienne

Qui coule et coule sans fin,

Et des plaintes épandues

Que je pousse dans les nues

Pour adoucir mon destin.

 

La pierre aqueuse - Rémy BELLEAU (1528-1577)

 

 

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28 juin 2011 2 28 /06 /juin /2011 09:35

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27 juin 2011 1 27 /06 /juin /2011 09:16

Je n’aime pas à voir qu’en l’église Saint-Supe

Une pucelle ardente, aux yeux évanouis,

Confessant des horreurs, se branle sous sa jupe

Et murmure : « pardon… mon Père… je jouis. »

 

(...)

 

Je n’aime pas ces bals où, ne sachant que faire,

Trois pucelles en blanc devant un freluquet

S’exercent à pisser dans le calorifère

Et maladroitement inondent le parquet.

 

(...)

 

Je n’aime pas la vierge éprise d’enculage

Qui prend ses lavements avec un godmiché

Et d’un doigt frémissant branle son pucelage

Toute heureuse d’avoir le derrière douché.

 

(...)

 

Je n’aime pas à voir la vierge douce et grave

Montrer à son cousin naïvement ravi

Un petit con brûlant qui s’entrouvre et qui bave,

Et se le caresser avec le bout du vit.

 

Je n’aime pas à voir une vierge qui tangue

Et qui, touchant du con le vit de son danseur,

Soupire : « Oh ! non ! pas ça ! Je n’aime que la langue.

Si vous voulez saillir, faites signe à ma soeur. »

 

(...)

 

Je n’aime pas au bal une vierge qui mouille

Qui cesse de danser sitôt qu’elle a joui,

Entend mal quelques mots à l’oreille et gazouille :

« Si l’on peut décharger dans ma bouche ? Mais oui. »

 

Je n’aime pas à voir la grand-mère aux béquilles

Qui, la bougie en mains, chaque soir, sans parler,

Examine les cons de ses petites filles

De peur qu’on s’amuse à les dépuceler.

 

(...)

 

Je n’aime pas à voir la vierge au pied du prêtre

Dire que ça lui fout la moniche en chaleur

Chaque fois qu’elle y met le bout d’un thermomètre

Ou qu’elle y sent jouir son petit injecteur.

 

(...)

 

Je n’aime pas à voir une pauvre pucelle

De treize ans, qui se fait enculer sous un pont

Puis accroupit son cul d’où le foutre ruisselle.

C’est obscène, le cul d’une vierge qui pond.

 

(...)

 

 

Je n’aime pas à voir la vierge en tulle rose

Qui rejoint à l’écart un jeune homme inconnu

Et dit : « Pour commencer, fais-moi feuille de rose. »

Ce n’est pas pour cela, vraiment, qu’il est venu.

 

Je n’aime pas la vierge aux prunelles d’opale

Qui branle son cousin parce qu’il bande trop

Et qui crie en voyant jaillir le foutre pâle :

« Ça m’excite un garçon qui pisse du sirop ! »

 

(...)

 

Je n’aime pas à voir la pucelle irritable

Qui pour peu qu’on lui touche une cuisse à dîner

Crie en riant : « Papa ! je jouis sous la table !

Je voudrais bien sortir pour me faire piller. »

 

(...)

 

Je n’aime pas à voir dans la rue, à Bruxelles,

L’horrible maquignonne, au visage hideux,

Qui dit : « Joli bandeur, voulez-vous des pucelles ?

J’en loue à tous les prix, depuis cinq francs les deux ! »

 

(...)

 

Je n’aime pas qu’au Bois, une vierge insinue

En caressant les poils de son nouveau manchon :

« J’en montre encore bien plus quand je suis toute nue,

Mais vous ne verrez pas ceux-là, petit cochon. »

 

(...)

 

Je n’aime pas à voir la bonne de Marcelle

Qui, chaque soir, au lit la gougnotte (ô combien !)

S’assure en même temps qu’elle est toujours pucelle

Et qui dit à sa mère en passant : « Tout va bien. »

 

(...)

 

Je n’aime pas à voir la joyeuse Niniche

Qui dit en s’excusant de revenir si tard,

« Maman, je suis pucelle, on veut voir ma moniche

Ils m’ont tous fait l’amour par le petit pétard. »

 

III

 

Je n’aime pas à voir la vierge trop honnête

Qui fait soixante-neuf sur un joli garçon

Et suce tout, pourvu qu’on lui fasse minette,

Mais qui n’a jamais joui la pine dans le con.

 

(...)

 

Je n’aime pas à voir la fille du concierge

Qui me dit, à quinze ans, sur mon petit palier :

« Emmenez-moi chez vous pour voir si je suis vierge. »

Et qui n’a plus un seul pucelage à souiller.

 

(...)

 

 

Je n’aime pas à voir la stupide gamine

Qui, prise au coin d’un bois, s’égosille à gueuler,

Pousse d’horribles cris aux premiers coups de pine

Et qu’il faut estourbir pour la dépuceler.

 

(...)

 

Je n’aime pas à voir la vierge au doigt lubrique

Qui, les deux pieds en l’air, masturbe sur le lit

Son pucelage en rut, gonflé, couleur de brique,

Et décharge en baisant le roman qu’elle lit.

 

(...)

 

 

Je n’aime pas la mère offrant sa fille morte

(Quatorze ans, quatre poils, pucelle, et cotera)

Disant : « Amusez-vous, mais fermez bien la porte

Et pinez-la partout, tant que ça vous plaira. »

 

(...)

 

Je n’aime pas à voir la vierge simple et douce

Qui dit : « Merde ! on s’écorche à se branler pour vous,

Dépucelez-moi vite ou bien je me fais gousse

Et la pine ou le con, vous savez, je m’en fous. »

 

(...)

 

Je n’aime pas à voir qu’une souillon d’auberge,

Sitôt qu’un voyageur doute de sa vertu,

Se trousse jusqu’aux poils pour montrer qu’elle est vierge

Et crie en s’écartant : « Tiens ! cochon ! bandes-tu ? »

 

(...)

 

Je n’aime pas à voir pendant sa nuit de noces

Un jeune époux trousser la pucelle, et jaunir

En trouvant sur le ventre, autour des poils en brosse,

Trois gros vits tatoués près du mot : « Souvenir. »

 

(...)

 

IV

 

(...)

 

Je n’aime pas à voir la vierge qui se trousse

Debout devant la glace, une brosse à la main,

Brosse jusqu’au nombril sa longue toison rousse

Et se fourre le manche à fond dans le chemin.

 

(...)

 

Je n’aime pas à voir une obscène pucelle

Qu’on déflore aux deux trous et morceau par morceau

Et qui veut qu’on la foute un coup sous chaque aisselle

Pour n’avoir plus un poil qui reste encore puceau.

 

(...)

 

Je n’aime pas à voir la pucelle qui gueule

« Je suis trop en chaleur, maman je vais baiser

C’est crevant de toujours me branler toute seule

Quand j’ai partout du poil qui commence à friser. »

 

(...)

 

Je n’aime pas qu’au bal une vierge articule :

« Si vous ne comprenez que les points sur les i,

Flirtons au parc. Demandez-moi si l’on m’encule.

Si vous avez la pine bien raide, allez-y. »

 

(...)

 

Je n’aime pas à voir la mariée en tulle qui dit :

« Je suis pucelle et je ne sais par où.

On me retourne à poil, tout le monde m’encule,

Mais j’en connais plus d’un qui se trompe de trou. »

 

(...)

 

Je n’aime pas qu’au bal toute pudeur se perde

Et qu’une vierge dise à l’un de ses danseurs :

« J’aime le foutre, mais je n’aime pas la merde.

Je crains que vous n’ayez enculé mes deux soeurs. »

 

Je n’aime pas à voir qu’une môme articule :

« Pucelle ? oh ! oui, monsieur, mais je sais pas par où.

J’ai pas de pantalon, tout le monde m’encule,

Mais sans le faire exprès on se trompe de trou. »

 

Je n’aime pas à voir la vierge un peu novice

A qui je ne dis rien mais qui me prend le vit

Et soupire : « À seize ans on a si peu de vice !

Je décharge quand on m’encule. Ça suffit. »

 

Je n’aime pas la grande et souple jouvencelle

Qui valse en murmurant : « Oui, je mouille pour vous.

Je ne sais plus par où je suis encor pucelle.

Enfilez-moi par où vous voudrez. Je m’en fous. »

 

Je n’aime pas à voir une vierge qui tangue

Ventre à ventre et qui dit à son jeune danseur :

« Un mélange enragé parfume encor ma langue :

Le foutre de ta mère et celui de ta soeur. »

 

(...)

 

Je n’aime pas qu’au bal une vierge indiscrète

Toute rouge à l’écart murmure à son danseur :

« Jamais je ne me laisse enculer qu’en levrette,

La posture où jamais tu n’encules ta soeur. »

 

(...)

 

Je n’aime pas au bal la vierge qui murmure :

« Ne sauriez-vous bander sans me foutre en chaleur ?

Zut ! je vais me branler dans le parc. Je suis mûre.

Venez, si vous voulez me servir d’enculeur. »

 

(...)

 

Je n’aime pas qu’au bal une vierge soupire :

« Monsieur, vous sucerai-je ou m’enculerez-vous ?

Car je ne ferais pas l’amour pour un empire,

Mais la bouche ou par-derrière, je m’en fous. »

 

Je n’aime pas qu’au bal une vierge soupire :

« Je jouis. Je voudrais vous sucer au jardin.

Ah ! je ne ferais pas l’amour pour un empire,

Mais vous m’enculerez après. C’est anodin. »

 

(...)

 

Je n’aime pas qu’un soir une vierge m’assure

« Tout le monde au château m’encule excepté vous »,

Ni qu’à mes premiers mots sur l’Enfer, la Luxure,

Elle crie à mourir de rire : « Je m’en fous ! »

 

 

(...)

 

Je n’aime pas à voir qu’une vierge en levrette

Se coule au trou du cul le vit de son danseur.

Puis s’écrie en montrant une joie indiscrète :

« Quel puceau ! T’as donc pas même enculé ta soeur ? » 

 

Pybrac (Extraits sur le thème du pucelage) - Pierre Louÿs

 

 

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27 juin 2011 1 27 /06 /juin /2011 08:57

 

 

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26 juin 2011 7 26 /06 /juin /2011 09:36
C'était mon grand père paternel. Il avait le physique d'Alfred Hitchcock mais pas sa tête. Il était né un an après lui, mort un an avant, à soixante-dix-neuf ans alors que j'en avais pas tout à fait onze. C'est lui qui m'a emmené pour la première fois au bistrot, même que ma grand-mère elle l'engueulait car je sentais trop le tabac en rentrant. Mon grand-père fumait toujours la pipe, lisait le journal et écoutait la télé en allemand, parlait mal le français. Faut dire qu'il est né à Mulhouse en 1900, donc en Allemagne et est devenu français en 1918, soit après sa scolarité. Avec moi, il parlait un charabia-mix entre allemand, alsacien et français. Mais quand on est un enfant, on comprend tout, surtout s'il y a de l'amour et de la bienséance juste derrière. Papapa Charles m'a appris à jouer aux petits chevaux, à la crapette, au rami, au yam's. Chez lui, ça sentait toujours le beurre cuit car ma grand mère lui faisait des steaks dans une marre de graisse. C'est lui qui me mettait du vin dans ma limonade pour que je goûte avant d'être grand. Il me disait souvent qu'il fallait être honnête et ne pas tricher au jeu, car j'étais un petit salopard de mauvais joueur, et surtout de mauvais perdant. Papapa Charles habitait un quartier modeste près de la cité ouvrière. Je me souviens qu'à l'époque quand il m'emenait en promenade avec lui, il y avait un estaminet à chaque pâté de maison. A présent, il n'y en a plus. Il est mort d'un cancer à presque quatre-vingt ans, il y a trente ans déjà. Je pense à lui, parfois...

 

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