Je n’aime pas à voir qu’en l’église Saint-Supe
Une pucelle ardente, aux yeux évanouis,
Confessant des horreurs, se branle sous sa jupe
Et murmure : « pardon… mon Père… je jouis. »
(...)
Je n’aime pas ces bals où, ne sachant que faire,
Trois pucelles en blanc devant un freluquet
S’exercent à pisser dans le calorifère
Et maladroitement inondent le parquet.
(...)
Je n’aime pas la vierge éprise d’enculage
Qui prend ses lavements avec un godmiché
Et d’un doigt frémissant branle son pucelage
Toute heureuse d’avoir le derrière douché.
(...)
Je n’aime pas à voir la vierge douce et grave
Montrer à son cousin naïvement ravi
Un petit con brûlant qui s’entrouvre et qui bave,
Et se le caresser avec le bout du vit.
Je n’aime pas à voir une vierge qui tangue
Et qui, touchant du con le vit de son danseur,
Soupire : « Oh ! non ! pas ça ! Je n’aime que la langue.
Si vous voulez saillir, faites signe à ma soeur. »
(...)
Je n’aime pas au bal une vierge qui mouille
Qui cesse de danser sitôt qu’elle a joui,
Entend mal quelques mots à l’oreille et gazouille :
« Si l’on peut décharger dans ma bouche ? Mais oui. »
Je n’aime pas à voir la grand-mère aux béquilles
Qui, la bougie en mains, chaque soir, sans parler,
Examine les cons de ses petites filles
De peur qu’on s’amuse à les dépuceler.
(...)
Je n’aime pas à voir la vierge au pied du prêtre
Dire que ça lui fout la moniche en chaleur
Chaque fois qu’elle y met le bout d’un thermomètre
Ou qu’elle y sent jouir son petit injecteur.
(...)
Je n’aime pas à voir une pauvre pucelle
De treize ans, qui se fait enculer sous un pont
Puis accroupit son cul d’où le foutre ruisselle.
C’est obscène, le cul d’une vierge qui pond.
(...)
Je n’aime pas à voir la vierge en tulle rose
Qui rejoint à l’écart un jeune homme inconnu
Et dit : « Pour commencer, fais-moi feuille de rose. »
Ce n’est pas pour cela, vraiment, qu’il est venu.
Je n’aime pas la vierge aux prunelles d’opale
Qui branle son cousin parce qu’il bande trop
Et qui crie en voyant jaillir le foutre pâle :
« Ça m’excite un garçon qui pisse du sirop ! »
(...)
Je n’aime pas à voir la pucelle irritable
Qui pour peu qu’on lui touche une cuisse à dîner
Crie en riant : « Papa ! je jouis sous la table !
Je voudrais bien sortir pour me faire piller. »
(...)
Je n’aime pas à voir dans la rue, à Bruxelles,
L’horrible maquignonne, au visage hideux,
Qui dit : « Joli bandeur, voulez-vous des pucelles ?
J’en loue à tous les prix, depuis cinq francs les deux ! »
(...)
Je n’aime pas qu’au Bois, une vierge insinue
En caressant les poils de son nouveau manchon :
« J’en montre encore bien plus quand je suis toute nue,
Mais vous ne verrez pas ceux-là, petit cochon. »
(...)
Je n’aime pas à voir la bonne de Marcelle
Qui, chaque soir, au lit la gougnotte (ô combien !)
S’assure en même temps qu’elle est toujours pucelle
Et qui dit à sa mère en passant : « Tout va bien. »
(...)
Je n’aime pas à voir la joyeuse Niniche
Qui dit en s’excusant de revenir si tard,
« Maman, je suis pucelle, on veut voir ma moniche
Ils m’ont tous fait l’amour par le petit pétard. »
III
Je n’aime pas à voir la vierge trop honnête
Qui fait soixante-neuf sur un joli garçon
Et suce tout, pourvu qu’on lui fasse minette,
Mais qui n’a jamais joui la pine dans le con.
(...)
Je n’aime pas à voir la fille du concierge
Qui me dit, à quinze ans, sur mon petit palier :
« Emmenez-moi chez vous pour voir si je suis vierge. »
Et qui n’a plus un seul pucelage à souiller.
(...)
Je n’aime pas à voir la stupide gamine
Qui, prise au coin d’un bois, s’égosille à gueuler,
Pousse d’horribles cris aux premiers coups de pine
Et qu’il faut estourbir pour la dépuceler.
(...)
Je n’aime pas à voir la vierge au doigt lubrique
Qui, les deux pieds en l’air, masturbe sur le lit
Son pucelage en rut, gonflé, couleur de brique,
Et décharge en baisant le roman qu’elle lit.
(...)
Je n’aime pas la mère offrant sa fille morte
(Quatorze ans, quatre poils, pucelle, et cotera)
Disant : « Amusez-vous, mais fermez bien la porte
Et pinez-la partout, tant que ça vous plaira. »
(...)
Je n’aime pas à voir la vierge simple et douce
Qui dit : « Merde ! on s’écorche à se branler pour vous,
Dépucelez-moi vite ou bien je me fais gousse
Et la pine ou le con, vous savez, je m’en fous. »
(...)
Je n’aime pas à voir qu’une souillon d’auberge,
Sitôt qu’un voyageur doute de sa vertu,
Se trousse jusqu’aux poils pour montrer qu’elle est vierge
Et crie en s’écartant : « Tiens ! cochon ! bandes-tu ? »
(...)
Je n’aime pas à voir pendant sa nuit de noces
Un jeune époux trousser la pucelle, et jaunir
En trouvant sur le ventre, autour des poils en brosse,
Trois gros vits tatoués près du mot : « Souvenir. »
(...)
IV
(...)
Je n’aime pas à voir la vierge qui se trousse
Debout devant la glace, une brosse à la main,
Brosse jusqu’au nombril sa longue toison rousse
Et se fourre le manche à fond dans le chemin.
(...)
Je n’aime pas à voir une obscène pucelle
Qu’on déflore aux deux trous et morceau par morceau
Et qui veut qu’on la foute un coup sous chaque aisselle
Pour n’avoir plus un poil qui reste encore puceau.
(...)
Je n’aime pas à voir la pucelle qui gueule
« Je suis trop en chaleur, maman je vais baiser
C’est crevant de toujours me branler toute seule
Quand j’ai partout du poil qui commence à friser. »
(...)
Je n’aime pas qu’au bal une vierge articule :
« Si vous ne comprenez que les points sur les i,
Flirtons au parc. Demandez-moi si l’on m’encule.
Si vous avez la pine bien raide, allez-y. »
(...)
Je n’aime pas à voir la mariée en tulle qui dit :
« Je suis pucelle et je ne sais par où.
On me retourne à poil, tout le monde m’encule,
Mais j’en connais plus d’un qui se trompe de trou. »
(...)
Je n’aime pas qu’au bal toute pudeur se perde
Et qu’une vierge dise à l’un de ses danseurs :
« J’aime le foutre, mais je n’aime pas la merde.
Je crains que vous n’ayez enculé mes deux soeurs. »
Je n’aime pas à voir qu’une môme articule :
« Pucelle ? oh ! oui, monsieur, mais je sais pas par où.
J’ai pas de pantalon, tout le monde m’encule,
Mais sans le faire exprès on se trompe de trou. »
Je n’aime pas à voir la vierge un peu novice
A qui je ne dis rien mais qui me prend le vit
Et soupire : « À seize ans on a si peu de vice !
Je décharge quand on m’encule. Ça suffit. »
Je n’aime pas la grande et souple jouvencelle
Qui valse en murmurant : « Oui, je mouille pour vous.
Je ne sais plus par où je suis encor pucelle.
Enfilez-moi par où vous voudrez. Je m’en fous. »
Je n’aime pas à voir une vierge qui tangue
Ventre à ventre et qui dit à son jeune danseur :
« Un mélange enragé parfume encor ma langue :
Le foutre de ta mère et celui de ta soeur. »
(...)
Je n’aime pas qu’au bal une vierge indiscrète
Toute rouge à l’écart murmure à son danseur :
« Jamais je ne me laisse enculer qu’en levrette,
La posture où jamais tu n’encules ta soeur. »
(...)
Je n’aime pas au bal la vierge qui murmure :
« Ne sauriez-vous bander sans me foutre en chaleur ?
Zut ! je vais me branler dans le parc. Je suis mûre.
Venez, si vous voulez me servir d’enculeur. »
(...)
Je n’aime pas qu’au bal une vierge soupire :
« Monsieur, vous sucerai-je ou m’enculerez-vous ?
Car je ne ferais pas l’amour pour un empire,
Mais la bouche ou par-derrière, je m’en fous. »
Je n’aime pas qu’au bal une vierge soupire :
« Je jouis. Je voudrais vous sucer au jardin.
Ah ! je ne ferais pas l’amour pour un empire,
Mais vous m’enculerez après. C’est anodin. »
(...)
Je n’aime pas qu’un soir une vierge m’assure
« Tout le monde au château m’encule excepté vous »,
Ni qu’à mes premiers mots sur l’Enfer, la Luxure,
Elle crie à mourir de rire : « Je m’en fous ! »
(...)
Je n’aime pas à voir qu’une vierge en levrette
Se coule au trou du cul le vit de son danseur.
Puis s’écrie en montrant une joie indiscrète :
« Quel puceau ! T’as donc pas même enculé ta soeur ? »
Pybrac (Extraits sur le thème du pucelage) - Pierre Louÿs